Réduire la consommation énergétique est un défi de taille pour les bâtiments tertiaires. Diverses réglementations visent à limiter leur impact environnemental tout en favorisant l’innovation. Voici quelques mesures essentielles.
1. Le décret tertiaire : une obligation progressive
Le décret tertiaire, intégré à la loi ÉLAN (2018), impose des objectifs ambitieux aux bâtiments tertiaires. Tout bâtiment de plus de 1 000 m² doit réduire sa consommation d’énergie finale en suivant ces seuils :
- 40 % d’ici 2030,
- 50 % d’ici 2040,
- 60 % d’ici 2050.
Les gestionnaires doivent renseigner leurs consommations via la plateforme OPERAT, gérée par l’ADEME. En cas de non-respect, des sanctions financières et des mesures de publicité peuvent s’appliquer.
2. La réglementation environnementale 2020 (RE 2020)
La RE 2020 remplace la RT 2012 pour les constructions neuves. Elle introduit des exigences plus strictes sur la performance énergétique et l’empreinte carbone des bâtiments :
- Diminution des besoins de ventilation, de chauffage et d’éclairage.
- Promotion des bâtiments à énergie positive (BEPOS).
- Introduction de critères d’analyse du cycle de vie des matériaux.
Les bâtiments doivent privilégier les énergies renouvelables, comme le solaire ou la géothermie. L’objectif est d’allier performance et durabilité tout en réduisant les émissions de CO₂.
Pour soutenir cette dynamique, le législateur a prévu des aides financières. Les professionnels de la rénovation énergétique proposent aussi des conseils décarbonation accessibles à tous et un accompagnement personnalisé.
3. La réglementation énergétique des bâtiments
Lancé en 2018, ce plan vise à accélérer la rénovation des bâtiments publics et privés. Les priorités incluent les point ci-après :
- L’isolation thermique des façades et des toitures
- Le remplacement des systèmes de chauffage obsolètes
- L’installation de systèmes de gestion énergétique.
4. La directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD)
Cette directive fixe des normes à l’échelle européenne pour réduire la consommation des bâtiments. Elle oblige les propriétaires à :
- Généraliser des DPE (Diagnostics de Performance Énergétique)
- Améliorer l’efficacité énergétique minimale des bâtiments
- Se conformer à l’objectif de bâtiments à « zéro émission » à l’horizon 2050.
La directive encourage également l’intégration des technologies intelligentes, comme les systèmes de contrôle automatisés.
5. Les certificats d’économies d’énergie (CEE)
Mis en place depuis 2006, les CEE constituent un mécanisme incitatif. Les fournisseurs d’énergie doivent financer des projets de rénovation énergétique pour atteindre des objectifs d’économies.
Dans le secteur tertiaire, ces certificats financent :
- La mise à niveau des systèmes d’éclairage (le passage à des ampoules LED)
- L’isolation des structures
- L’installation d’équipements à haute performance énergétique.
Les CEE représentent un levier financier essentiel pour réduire l’impact énergétique des bâtiments.
6. Les normes ISO 50001 et le management énergétique
Bien que volontaire, la certification ISO 50001 est largement utilisée dans le secteur tertiaire. Elle aide les entreprises à mettre en place un système de gestion énergétique performant. Cette norme favorise :
- L’identification des sources de gaspillage
- La définition d’objectifs d’amélioration
- Le suivi régulier des performances grâce à des indicateurs précis.
Cette démarche complète les cadres réglementaires en place et renforce l’efficacité énergétique.
Des dispositions respectueuses du climat
Les réglementations énergétiques des bâtiments tertiaires fixent des objectifs ambitieux et structurés. En combinant audits, rénovations et innovation, elles visent à créer un parc immobilier durable et responsable. Ces efforts participent activement à la lutte contre le changement climatique tout en réduisant les coûts énergétiques.